Tenir un journal: pourquoi ça a changé ma vie?

La dernière fois, ici même, je vous avais expliqué dans les grandes lignes comment lorsque j’ai changé de travail, je me suis sentie complètement submergée par la masse de choses à faire et par la rapidité à laquelle il fallait agir. J’avais cette sensation que mon esprit flottait à côté de mon corps et je me sentais très nulle. J’avais alors écrit un post sur comment j’ai évité le burn-out et j’avais passé en revue très rapidement quelques solutions qui ont fonctionné pour moi.

Aujourd’hui, j’ai envie de revenir sur une des solutions qui me paraît super simple à mettre en place et qui peut changer énormément de choses: Le bullet journal. Plutôt que Bullet journal je dirai même: un simple journal.

On a toutes eu ce moment où étant jeunes nous avions notre journal intime (et là je m’adresse aux filles parce que majoritairement, c’étaient des filles qui en tenaient un) et où nous racontions nos histoires. Et bien déjà à cette période c’était une forme de développement personnel. Finalement, entreposer des choses que nous n’osions/ne voulions pas raconter nous servait de psychothérapie.

Ce que je remarque c’est que nous avons souvent des vies très/trop chargées. Un travail (parfois même plusieurs emplois) des enfants, une maison à entretenir, des obligations, une vie sociale riche. Quand on vit à mil à l’heure, il est logique qu’à un moment donné, on y arrive plus, qu’on ait du mal à distinguer l’essentiel ou même ce qui nous fait du bien. Depuis que je m’intéresse au développement personnel, l’écriture revient systématiquement. Attention, pas l’écriture sur ordinateur, non, de ce que nous écrivons avec notre main.

Comme je l’ai expliqué précédemment, j’ai commencé à tenir un journal car je me sentais constamment débordée, j’avais une profonde sensation d’être sous l’eau et de manquer d’air. Même si j’avais une vie personnelle riche, j’avais cette impression de ne jamais profiter. Probablement parce que mon cerveau lui ne s’arrêtait jamais de penser. En effet, j’avais remarqué que je pensais constamment à mon travail et aux obligations que j’avais. J’avais pourtant mon calendrier à jour, des to do lists complètes et malgré ça, cette sensation ne me quittait pas.

Quand j’ai vraiment pris le temps « d’étudier » la méthode de Ryder Carroll, l’inventeur du Bullet journal, j’ai vraiment compris qu’il ne s’agissait pas de faire des to do interminables ou d’avoir un calendrier bien rempli, mais bien d’avoir un endroit où nous allions pouvoir tout consigner et retrouver tout ce que nous avions écrit. Et plus que d’avoir cet endroit, il s’agissait du fait que notre cerveau le sache. Qu’il comprenne qu’il n’avait plus à faire d’efforts insurmontables pour ne rien oublier, non. Lui dire enfin qu’il pouvait se relaxer et nous faire confiance, nous allions vraiment tout écrire.

Il m’a quand même fallut un petit temps d’adaptation. Déjà le temps de bien apprivoiser le système (de comprendre que je n’étais pas obligée de faire des dessins ou même qu’il n’avait pas à être joli ou instagrammable). Puis au bout de quelques semaines d’utilisations, je ne pourrais plus dire quand, il y a eu ce moment magique ou je n’avais plus rien dans mon cerveau. Ce moment, où quand je ne faisais rien, ma conscience était elle aussi silencieuse et calme. Je n’ai pas compris de suite que c’était effectivement l’utilisation du journal qui avait changé la donne, car si vous me connaissez, vous savez que je suis une adepte des sciences parallèles et j’avais mis en place quelques petites choses qui auraient pu aussi aider. Mais il a fallut que je me rende à l’évidence sur ce coup là. Il n’y avait rien de magique là dedans, mon cerveau avait simplement intégré le fait qu’il pouvait compter sur moi et sur le fait que j’allais noter les choses qui étaient importantes et celles qui ne l’étaient pas et du coup, il n’était plus obligé de faire des efforts pour me retransmettre le flux de mes pensées.

J’ai suivis la méthode de Ryder Caroll pour la rédaction de notes parce qu’elle m’a parut claire et elle correspondait vraiment à ce que j’avais besoin. Chaque journée est différente dans mon cas, et je reçois un nombre incalculables d’infos. Souvent je ne sais pas directement si elles vont m’être utiles ou pas donc je les notes pour pouvoir revenir dessus plus tard. si avant j’écrivais tout en texte et j’avais du mal à me relire, aujourd’hui j’arrive la plupart du temps à organiser directement le flux d’infos.

C’est en suivant la méthode que je me suis rendue compte qu’en fait, mon cerveau, celui en qui j’avais une confiance infinie, avait créé cette masse de choses à faire de toutes pièces. En écrivant les choses, en les voyants noir sur blanc, je me suis rendue compte que je faisais certaines choses pour rien, ben oui, en analysant, elles n’étaient ni prioritaires ni importantes, je me focalisais sur les mauvaises actions et parfois, je grossissais le travail à faire (haaa sacré cerveau!)

L’autre habitude que j’ai pris, par la force des choses, c’est de revenir régulièrement sur mes notes (deux fois par jour environ: matin et soir) pour cocher, lire, réfléchir dessus. En fait, du coup, je passe pas mal de temps sur quelque chose d’essentiel: m’organiser. Et contrairement à ce que j’imaginais depuis le début, je ne perds pas de temps! Mais j’en gagne! De plus en plus!

L’autre avantage a été de vivre pleinement et intentionnellement l’instant présent. En effet, en passant du temps à m’organiser, j’ai compris que j’organisais également mon esprit et je structurais mes pensées, qui elles, étaient floues, difficiles et embrumées. Je me dis souvent que j’avais perdu ma créativité. C’était juste dû au fait que je n’arrivais plus à prendre le temps. Et tout le monde sait que pour être créatif, il faut avoir des périodes d’ennui. Ecrire, a été pour moi un merveilleux moyen de mieux me comprendre, de comprendre ce que je voulais vraiment et de structurer mes journées en fonction de cela. De planifier des moments pour moi, de me projeter dans ces instants agréables, d’imaginer que finalement tout était devenu subitement possible.

Bizarrement, je ne romance pas du tout. Au départ d’un simple cahier et d’un stylo, j’ai pu retrouver une vie. Oui, car je ne note pas que mes histoires professionnelles dedans, je note également mes pensées (qui sait peut-être qu’un jour il y aura l’idée du siècle), je note les tâches privées, je note mes envies, je développe des projets, je les peaufine… Et comme par magie, j’avance sur plusieurs fronts. Des blocages ont sautés ( ça c’est aussi dû à un sacré travail sur moi par d’autres biais) mais le fait de me voir avancer est particulièrement motivant et me conditionne à tenir encore plus à jour mon carnet.

Aujourd’hui ça fait presque qu’un an que je tiens mon carnet. J’ai mis quelques mois à comprendre et à bien l’utiliser, mais j’ai rapidement sentis ses bénéfices. Plus calme, plus concentrée, je profite mieux du moment présent, je suis plus productive aussi.

Comme pour tout, il n’existe pas de remède miracle, il faut de la discipline pour revenir sur les notes, les parcourir encore, re-noter certaines choses, préparer etc. Mais le positif qu’on en retire compense tellement.

E toi, tu tiens aussi un journal? Tu fais comment pour t’organiser dans ce monde qui ne s’arrête jamais?

5 commentaires sur « Tenir un journal: pourquoi ça a changé ma vie? »

  1. Hello,
    Billet intéressant… Je ne te cache pas que ça fait un p’tit temps que je me penche sur le sujet du (bullet) journal. Je n’ai pas encore franchi le pas, mais… Aujourd’hui, avec les flux d’infos, les choses à faire, notées (quelque part) avec une alarme, les trucs à lire, à écrire etc. j’ai parfois cette impression que mon cerveau bouillonne. Je m’étais dit qu’avec les smartphone, tablette, ordi , les apps d’organisation, todo list, etc. ça irait mieux… Et bien, pas vraiment. Mon impression est de toujours être un peu en train de faire quelque chose, mais pas de m’y consacrer complètement. Un exemple : depuis que je lis en « numérique », je lis bcp moins de bouquins !! Les infos sur tablette, même chose : je picore, je n’approfondis plus… Les prise de notes sur mon ordi, les todo lists même chose : (trop) complètes, mais n’allant pas forcément à l’essentiel…
    Bref… peut-être qu’un journal… tu as des références de sites (autres que celui cité) ?
    Mais donc, chouette billet 😉
    Rudy

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    1. Merci pour ton retour!
      Il y a pleins de sites sur le Bullet journal mais malheureusement plus basé sur les dessins que sur le fond de la méthode. Le bouquin de Ryder Caroll est super bien fait. Il fait beaucoup de liens interressants et détaille bien comment s’y prendre sans que ce soit trop contraignant.
      Mais effectivement, pareil que toi, le numérique ne m’a pas aidé sur ce coup là…
      Merci encore!

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  2. hyper interessant ton article!
    Il faut que je retrouve le livre qui m’a inspiré cette methode, mais en bref, je m’impose d’écrire 3 pages par jour au réveil ou j’y met absolument tout ce qui traverse mon esprit, je le fait depuis quelques mois c’est impressionnant l’effet positif que cet discipline peut avoir, on est plus serein, apaisé et mieux organisé!

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